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En ce jeudi 16 mai, c’est sous un temps pluvieux digne d’un mois d’octobre que je prends la route direction la salle de l’Ampérage à Grenoble. Ce soir, l’Association Rev’ Prog s’attaque à l’organisation de l’évènement avec cinq groupes au compteur. Pour l’occasion, nous aurons le droit à des groupes divers et variés tant par leur prestance que par leurs styles musicaux. En tête d’affiche, les Tunisiens de Myrath nous font le plaisir d’être présents avec les formations The Yumma Project, Shinray, Asylum Pyre et Y-Blues. Autant dire que la soirée promet d’être palpitante et pleine d’émotion.

Y-Blues

 IMG_7693_001C’est donc Y-Blues, la première des trois formations grenobloises présentes aujourd’hui qui à la lourde tâche d’ouvrir l’affiche. Quand je dis lourde, cela prend tout son sens au vu du taux de remplissage pour ce premier groupe. Dommage, car la formation est magistrale dIMG_7681_001ans ses compositions de métal teintées de blues qui nous emmène nous balader dans les rues de la Nouvelle-Orléans.  Des mélodies harmonieuses qui nous bercent grâce à de très beaux instants instrumentaux proposés par les trois compères. Je ne saurais que vous dire de découvrir Y-Blues sans vous poser de question. Car le mélange de style effectué par le trio vous emporte sur les pentes raides du panthéon de la musique blues. Nous sommes donc subjugués par un tel talent artistique que personne n’ose applaudir pour ne pas gâcher ce moment de bonheur. Vous l’aurez compris : si vous avez besoin de vous évader à travers le temps et l’espace, Y-Blues est fait pour vous.

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Setlist Y-Blues :

  • Blues Savate
  • The Thing
  • Mind
  • 45 Reasons
  • The Arrival

Asylum Pyre

IMG_7820Sans plus tarder, nous retrouvons le groupe Asylum Pyre et sa petite pointe féminine grâce à la chanteuse Chaos Heidi. S’il y a bien quelque chose à dire sur Asylum Pyre, c’est que la formation se débrouille vraiment très bien. Car le métal symphonique n’est pas un style aisé à jouer et il faut bien admettre que si énormément de groupes se cassent les dents sur ces mélodies, ce n’est absolument pas le cas de Asylum Pyre. Les riffs sont de très bonne qualité et fusent de part et d’autre de la scène jusqu’à envelopper le public. Une ambiance merveilleuse s’instalIMG_7766le dans l’Ampérage ouvrant l’esprit des spectateurs sur un monde imaginaire. Il ne suffirait plus que Chaos Heidi se transforme en fée clochette et nous saupoudre d’un peu de magie pour que nous nous envolions dans un pays fantastique. Mais grâce aux doux sons des guitares de Johan Cadot et Hervé Schiltz, ce monde fantastique s’ouvre à nous. Asylum Pyre continue d’enfoncer le clou grâce au fabuleux claviériste Tony Decaillon qui à chaque note, emmène un peu plus les Grenoblois dans ce monde aux 1 000 merveilles. Alors tout comme un combat entre les forces du mal, la puissante batterie et la lourde basse tentent de nous extirper de ce monde parallèle pour nous ramener à la vie réelle. Une parfaite harmonie musicale et mélodique haute en couleur nous a été proposée par Asylum Pyre. Mais comment va-t-on pouvoir avoir mieux ?

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Setlist Asylum Pyre :

  • Will You Believe Me ?
  • Dead in Copenhagen
  • the Frozen Will
  • Laughing
  • Coral’s Riff
  • Juste Before The Silence
  • These Trees
  • The Herd

Shinray

IMG_7862Il est l’heure du deuxième groupe grenoblois de la soirée et d’un changement de style, disons légèrement différent comparé à Asylum Pyre et Y-Blues. En effet, si avec les deux groupes précédents nous nous sommes promenés dans les méandres mélodiques du Metal, avec Shinray c’est sur les pentes du Heavy Metal que nous allons marcher. C’est donc avec une intro digne des plus grands groupes de musique que le monde ai connu que Benjamin Dupré (chant) nous prépare mentalement à ce que nous allons vivre pendant les IMG_7894prochaines minutes. La machine Shinray est lancée et nous ne l’arrêterons plus. Le groupe propose une musique efficace pleine de rebondissements rappelant très nettement les films d’action. En effet, tout va très vite mais la formation grenobloise est aussi capable de varier les tempos lents et raides pour générer un style musical très nettement unique. Un Metal énergique qui nous met un direct « in the face » grâce à une technique instrumentale de très haute qualité. La preuve quand on entend la qualité du touché de la basse et de la guitare qui nous démontre tout le talent de Shinray. De plus, Matthieu Budin formidable batteur entraînant un peu plus le spectateur sur les collines du Heavy Metal. Quelle soirée, et dire que nous ne sommes qu’aux deux tiers…

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Setlist Shinray :

  • Intro
  • Stage 1
  • Drown
  • I Don’t Care
  • Scarecrow
  • I Stand Alone
  • Rest In Peace
  • Who’s That Bitch
  • It Only Needs One Man

The Yumma Project

IMG_7901Nous arrivons dans la dernière ligne droite de la soirée avec le troisième et dernier groupe de Grenoble : The Yumma Project, avec à sa tête mister Julien Tournoud. Les lumières s’éteignent et déjà l’intro sonore s’échappe progressivement des enceintes de l‘Ampérage, jusqu’à plonger la salle dans une atmosphère aux mille couleurs. La formation est à l’aise sur scène et se fait plaisir. Le niveau technique instrumental est à couper le souffle tant IMG_7930l’ambiance est palpable. De plus, de seconde en seconde, une osmose s’installe entre The Yumma Project et le public. En effet, Julien Tournoud au chant met tout son cœur à l’œuvre et fait preuve d’un charisme hors du commun. Si bien que les spectateurs seraient prêts à le suivre au moindre claquement de doigts. Un choix de lumière parfait pour ce genre de Metal Progressif appuie encore plus ce contexte atmosphérique. Et si le niveau est déjà très haut pour The Yumma Project, la reprise de Pink Floyd « What Do You Want To Me » est le reflet majeur de cette qualité de sons et de touché d’instruments. Car il est des groupes qui ne sont pas faciles à reprendre tant les titres originaux sont de toute beauté. Ceci a pour effet d’hypnotiser complètement le public ainsi que de le préparer pour les Tunisiens de Myrath.

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Setlist  The Yumma Project :

  • Now You Can Fly Away
  • Looking
  • Journey To Ladakh
  • My Thoughts
  • Disconnected
  • What Do You Want To Me (Pink Floyd)
  • Madness In Me

Myrath

IMG_8026Il était une fois,treize ans en arrière, un groupe de Tunisiens habitant Tunis s’est réuni pour former Myrath. Si vous ne connaissez pas, il est temps de vous y mettre car à l’allure où va la formation, il ne serait pas impossible qu’une vague de Metal oriental ne leur emboîte le pas. Comme je disais, il est l’heure de Myrath et sa musique orientale mélangée avec du très bon Metal progressif. Si vous étiez au PPM un mois auparavant, vous avez peut-être déjà vu l’énergie que dégage le groupe sur scène. Mais là, dans cette superbe salle de l’Ampérage, le public va rester bouche bée. D’emblée, le groupe pose les bases de sa musique avec le titre « Sour Sigh » qui donne extrêmement envie de danser avec son voisin. Une retranscription parfaite de leur culture grâce à des riffs aussi puissants qu’énergiques, teintés d’une touche tunisienne. De plus, avec le temps exécrable que nous avons depuis quelques semaines, avoir des IMG_8003groupes possédant une telle joie de vivre est simplement réchauffant. En effet, la cohésion entre les membres de Myrath est virale tant la formation ne fait qu’un. Ceci se propage donc très rapidement au public déjà sous le charme des musiciens et notamment du chanteur Zaher Zorgatti qui est dans une forme olympique. Mais la force du groupe, au-delà de ces superbes instants émouvants et magiques, est de surprendre ses spectateurs. Le mot est faible. Imaginez une salle entière s’asseyant au sol à la demande de Zaher Zorgatti avant d’entamer le titre « Memories ». Nous ne le savons pas encore mais les minutes qui vont suivre vont être inoubliables. Car après nous avoir fait asseoir, c’est l’entrée de Clémentine Delauney  pour un duo au chant formidable. D’ailleurs, l’instant est tellement électrique que même les mouches se sont arrêtées de voler pour laisser place à deux talentueux chanteurs. Des IMG_7959étoiles envahissent nos regards et le concert atteindra son apothéose avant le rappel grâce à la chanson « Merciless Time », tirée du dernier album Tales Of The Sand. Dés lors, la dimension de Metal oriental prend tout son sens. Les coups du batteur Morgan Berthet sur ses pauvres fûts et cymbales entraînent le public au fin fond de la galaxie telle que nous la connaissons. Mais la touche finale de ce jeudi 16 mai va être le titre « Beyond The Stars » qui finira de nous transporter de planète en planète, pour nous laisser des souvenirs ineffaçables de cette superbe soirée.

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Setlist Myrath :

  • Sour Sigh
  • Forever And a Day
  • Tales Of The Sands
  • Tempests Of Sorrows
  • Wide Shut
  • Memories
  • Under Siege
  • Madness
  • Merciless Times

Rappel :

  • Shockwave
  • Beyond The Stars

Nous voici au terme d’une soirée mémorable et formidable. Les lumières se rallument et les portes laissent sortir le public grenoblois fier d’avoir pu assister à une telle affiche.

Bravo aux cinq groupes qui ont tout fait pour réchauffer le cœur des spectateurs. MERCI à l’Association Rev’Prog pour l’organisation de cette date, quand on sait à quel point il est difficile de faire sortir le public.

ELOVITE

Ça faisait un bon moment que je ne suivais (presque) plus ce qui se passait au niveau de la scène mélodique française. Trop de lyrisme, d’orchestrations et d’ego démesurés avaient fini par me détourner de cette partie de la scène metal. Et pour tout vous dire… j’ai bien eu tord ! Et le report qui va suivre vous expliquera pourquoi.

Quand je suis arrivé a la Scène Bastille ce soir là, je me suis demandé ce qui se passait. Une large queue de metalleux de tout âge et de tout horizon attendait devant la salle et il n’était même pas 19h30. C’est un fait notable, le public parisien était mobilisé.

Apparition

_MG_5652Quand les Apparition montent sur scène, la salle est déjà quasiment comble. Le groupe nous offre un metal mélodique assez basique à grands coups de chant féminin et des sample d’orchestration. Malgré tout, la musique a le mérite d’être sobre. Et la très jolie voie de la chanteuse amène une jolie sonorité au tout, même si cette dernière a de temps en temps quelques légères faussetés mais rien de grave, l’ensemble est beau à l’oreille.

Coté scénique, le groupe manque un tantinet de dynamisme, même si cet aspect s’améliore vers la fin du set.

La grosse surprise a en fait résidé dans la langue maternelle du groupe, la même que Shakespeare. En effet, ce sont des Anglais qui ouvrent en France pour des groupes français ! Il y a de quoi perdre son latin.

Nos amis de l’outre manche nous montrent en tout cas qu’ils savent aussi faire du bon metal mélodique et Apparition en a convaincu plus d’un ce soir.

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Asylum Pyre

_MG_5801Première constatation, le groupe n’en est pas à son coup d’essai et cela se voit (et s’entend). Les fans sont venus nombreux et mettent une très bonne ambiance dans la salle. Ne serait-ce que les « on t’entend pas » et « Ha, c’est mieux » criés bien fort en réponse aux problèmes de micro de la chanteuse qui montre la grand cohésion de la scène mélodique française (et oui, je vous avais prévenus, il n’y aura que ça au programme aujourd’hui). On apprend d’ailleurs par le groupe que certains fans sont venus des quatre coins de la France spécialement pour cette date.

Le groupe affiche une bonne cohésion sur scène et est à la recherche de dynamisme. Si quelques soucis techniques viennent perturber le show, les Asylum Pyre savent en tirer profit et s’en servent pour faire participer le public et nous offrir quelques moments insolites comme le partage du seul micro disponible entre la chanteuse et le guitariste qui fait des chœurs.

Le show acquière une certaine ampleur et heureusement, la musique suit. On a le droit à de jolies envolées mais sur une base bien métallique. La voie de Heidi Chaos tend à nous faire planer par sa maîtrise et nuance sa douceur par quelques passages plus rentre dedans. Un petit régal musical.

Mais, me direz vous, je parle d’un groupe de mélodique mais je n’ai pas encore abordé la partie sample/claviériste. Et bien oui, il y avait bien un claviériste mais caché dans son coin, dans l’ombre. De plus, l’utilisation de samples ne permet pas de savoir quand il joue ou non. C’est dommage, mais nous ne pouvons pas demander aux groupes d’être parfaits, je n’aurais d’ailleurs pas grand chose à dire autrement.

On a en tout cas du mal à ne pas accrocher sur la musique d’Asylum Pyre et à la vue des bras levés dans la fosse et même des headbangs (bien que la place vienne à manquer car la salle est pleine), nul doute que le public apprécie. Certains se sont d’ailleurs rués sur le stand de merch à la fin du concert.

C’est donc une très bonne découverte mais le concert n’est pas encore fini, et la soirée a encore de bonnes surprises en stock.

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Setlist :

  • Wil You Belive Me?
  • Dead In Copenhagen
  • The Frozen Will
  • Laughing
  • Fifty Years Later
  • Juste Before The Silence
  • These Trees
  • The Herd

Whyzdom

_MG_63032Les Whyzdom nous ont donné rendez-vous ce soir et c’est en grandes pompes qu’ils sont venus. Au programme : musique de très bonne facture, jeu scénique plus que travaillé et présentation de leur nouvelle chanteuse. Un programme bien chargé pour la soirée mais qui a fait mouche.

Tout commence dés les premières notes où des torches s’allument de chaque coté de la scène. Les membres du groupes arrivent un par un sur la scène et sont tous bien applaudis pendant que le sample d’intro de « On The Road To Babylon » impose une ambiance quasi martiale.  Très vite, les guitares viennent nous rappeler que nous sommes à un concert de metal et la musique fait son effet, entre émerveillement, puissance et volupté. Puis, c’est au tour de Marie de faire son entrée sur scène et de saluer le public qui n’attendait qu’elle pour que le groupe soit au complet, avant de prendre le micro. Sa voix vient rajouter une dimension supplémentaire à la musique par une approche très « moderne » du chant mélodique.

C’est une mise en bouche très appréciée et le plat principal s’annonce tout aussi bon. Le groupe nous gâte de titres tels que « The Spider », « Dancing With Lucifer » ou encore la surprise de la soirée, la chanson progressive plébiscitée par les fans sur internet : « Cathedral Of The Damned ». Avec tout ça, l’ambiance ne peut que être au rendez-vous et ce n’est pas pour déplaire au public du groupe. Des musiciens, seul le claviériste semble un peu en retrait, ne jouant pas tout le temps et peut-être un peu coincé derrière son instrument. Les guitaristes nous montrent un jeu de scène bien maîtrisé, dans des tenues quelques peu excentriques (oui, une chemise « chinoise » avec un pantalon en cuir, je qualifie ça d’excentrique, inhabituel, mais ce n’en est pas moins classe.) Le bassiste ne se fait pas oublier non plus et dégage beaucoup d’énergie d’un bout à l’autre de la scène. Mais celle qui fait la plus grosse partie du show, c’est bien Marie qui va d’un bout à l’autre de la scène, n’hésitant pas à accompagner son chant de grands gestes ou même à s’agenouiller par terre, au plus près du public. De plus, de nombreux accessoires viennent étoffer le spectacle, comme les flammes en fond de scène, la machine à bulle, les cartes à jouer ou encore le sable, venant augmenter la profondeur de la prestation.

C’était vraiment un très bon concert que nous ont donné les Whyzdom et les membres de ce groupe ont tout pour devenir des étoiles, comme celles que j’ai pu voir briller dans les yeux de leurs fans à la fin de la prestation.

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Setlist :

  • On The Road To Babylon
  • The Spider
  • Atlantis
  • Cassandra’s Mirror
  • The Train
  • Dancing With Lucifer
  • Cathedral Of The Damned
  • Daughter Of The Nigth

Pour conclure cette parenthèse mélodique dans ce monde de brute qu’est le metal, je pense qu’il est important de remercier La Scène Bastille d’accueillir des concerts de cette qualité, et je ne peut que vous conseiller d’aller écouter ces trois groupes en live et en album, ça vaut le détour !

ELADAN